(1979)


Interprétation: Nastassia Kinski, Peter Firth, Leigh Lawson, John Collin

Scénario: Gérard Brach, Roman Polanski, John Brownjohn

D'après le roman Tess of the d'Urbervilles de Thomas Hardy

Musique: Philippe Sarde

Réalisation: Roman Polanski

 

À la fin du XIXe siècle, dans le Dorset, au sud-ouest de Londres, Jack Durbeyfield, un misérable revendeur, apprend qu'il descend d'un noble lignage. Il envoie Tess, l'aînée de ses nombreux enfants, faire la connaissance de supposés cousins, les d'Urbervilles, riches propriétaires terriens. Ces derniers l'engagent pour surveiller le poulailler. Le fils de la famille, Alec, poursuit Tess d'une court pressante, et finit par la conquérir de force. Tess accouche d'un enfant qui mourra peu après.

 

Thomas Hardy, l'auteur du roman, est né dans cette région où se déroule l'histoire, le Dorset, en 1840. Dans les années 1860, il travaille à Londres d'où il observe la montée triomphante de l'ère victorienne. À partir de 1971, il publie des romans. L'un d'eux, Tess of the d'Urbervilles, est paru à partir de 1891, par épisodes dans les journaux et les revues. Une première adaptation cinématographique a été tournée en 1924, durant son vivant, et a désespéré Hardy car cette version muette a comporté un "happy end".

À sa sortie, le Tess de Polanski suscite une polémique sévère entre intellectuels. L'idée principale des détracteurs est que Polanski se situe en recul avec son œuvre antérieure, sur le plan du morbide et du terrifiant. En effet Tess est un drame romantique, mais Polanski ne répondra pas à l'absurde débat simplement par le fait qu'il ait voulu faire ce genre de film, mais par un argument sociologique. Il rappelle effectivement que dans les années soixante, il montrait à l'écran ce que personne n'avait l'habitude de voir à l'écran car la société interdisait l'audace et la violence. Dans les années années soixante-dix c'est l'inverse, la violence est bien présente, au cinéma et dans la rue. À quoi bon en ajouter?

Polanski adore le cinéma et, en tant que cinéaste, il veut faire des films de tout genre ; des polars, des films fantastiques, des comédies, etc. Cette fois-ci, il livre son film d'amour. L'émotion est forte, digne des romans de Dostoïevski ou des pièces de Tchékhov. Il parvient à faire une œuvre magistrale en réalisant avec peu d'effets, en laissant une grande place aux paysages et en impliquant les acteurs dans un jeu plein de retenue et discrétion. 

Après mixage, Tess dure trois heures. Polanski lutte contre ceux qui veulent le raccourcir. Philippe Sarde se bat à ses côtés au point de se fâcher avec Coppola qui propose de changer intégralement le montage. Il faut croire qu'ils ont eu bien raison puisque, à sa sortie, l'accueil est unanime: reconnaissance immédiate. Le film, absolument magnifique, remporte le César du meilleur film et plusieurs Oscars, dont les très méritées statuettes pour la direction artistique, la photographie et la musique.


La maquette des ruines de Stonehenge, à droite: Polanski et Pierre Guffroy.

 

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